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Pressing #16 : On ne restera pas les doigts croisés |
Par Marion Haudebourg
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Retour sur l'événement de la semaine et son traitement dans la presse. Pressing de la semaine du 18 au 22 juin. ![]() Avec les unes de Libération cette semaine, on est passé par toutes les couleurs. Ca a commencé samedi dernier avec un arc-en-ciel à tendance rosé représentant l'éventail des couleurs politiques à l'Assemblée. Ensuite, le rose est devenu royal, comme si, après avoir consacré sa une – comme toute la presse – au tweet de Valérie Trierweiler, la défaite de Ségolène Royal était l'événement à retenir alors que la présence de la gauche en générale et du PS en particulier n'a jamais été aussi forte au Palais Bourbon depuis 1981. Puis ce fut l'apothéose avec un François Hollande caricaturé en Superman. Oui, oui. En Superman. L'homme normal. Mais après tout, "La vie quotidienne des Super-héros" nous avait déjà montré qu'on pouvait avoir des super-pouvoirs et rester normal. Et enfin, pour conclure cette semaine haute en couleurs, du noir. Un noir profond. Entêtant. Et ces mains. Celles de François Hollande. Les doigts croisés. Comme ceux d'un enfant. Ou comme lors d'un enterrement, on ne sait pas très bien. Sont-elles innocentes ou résignées ? Les deux semble dire Libération. La naïveté de celui qui, en plein état de grâce, pense pouvoir tout faire passer. L'embarras de celui qui doit annoncer les mauvaises nouvelles. Au final, une sorte de sérénité sort de ce mélange. Elles sont en gros plan. Velues et laissant transparaître leur âge. Profondément humaines. Les mains d'un homme seul.
Enfin peut-être pas si seul. Les forces de l'esprit l'ont peut-être rencontré. Le Figaro Magazine publie le même jour une photo, déjà parue en début de campagne, où François Hollande croise aussi les doigts, de la même façon.
Cette constance de croisement de doigts rappelle cette manie qu'avait François Mitterrand. Chez lui, les mains étaient à plat sur la table, l'une sur l'autre, les doigts entrecroisés. Un geste que l'on a retrouvé chez Robert Badinter. Comme si avoir côtoyé de si près le président amenait fatalement à ce mimétisme. On a beaucoup glosé sur la manière qu'a eu François Hollande de reprendre les postures mitterrandiennes lors de ses discours de campagne. Cette fois, la manie semble plus personnelle. A la fois intime et singulière. On pourrait extrapoler, et se dire que son tournant de la rigueur sera, lui aussi, différent de celui de 1983. Une appropriation de la geste mitterrandienne jusqu'au bout.
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